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Mon récit d’accouchement!

janvier 17, 2008

Ainsi Naquit Petite Poulette
ou
-petite histoire d’un accouchement intense et rapide-

 

21 décembre, 21h30.
Je me prépare doucement à aller au lit. Ce ne sera pas pour ce soir. Pas l’ombre d’une contraction à l’horizon. Je commence à me dire doucement que je vais avoir encore ma bedaine à Noël et que tu seras parmi nous seulement au Jour de l’An…

21 décembre, 22h00.
Je dépose mon livre pour me coucher pour la nuit. Ton papa dort déjà. Tiens, une contraction! Bah, sûrement que c’est dû à l’effort…

21 décembre, 22h10.
Une autre contraction. Ah bon, serait-ce encore de la latence? Ou LA fois? On verra bien…

21 décembre, 22h20.
Et bien, une certaine régularité! Les contractions font mal, beaucoup plus que lors de ma latence. Je dois me concentrer à respirer, à penser aux vagues. Tu t’en viens ma toute belle! Je décide quand même d’attendre avant de réveiller papa, ça ne fait pas assez longtemps que j’ai des contractions et je suis quand même juste aux 10 minutes…

Et les contractions se poursuivent aux 8-10 minutes…

21 décembre, 22h50.
Je réveille ton papa et lui dit que ce sera ce soir. Il me demande si on apelle ton grand-papa et ta grand-maman tout de suite. Je lui dis non, je veux prendre un bain avant pour m’assurer que les contractions demeurent. On s’entend que je vais aller dans le bain et que l’on va décider quand les appeler après 10 minutes.

21 décembre, 23h10.
J’embarque dans le bain. Oups! Une contraction qui arrive en force. Ça fait mal. J’essaie de me détendre mais c’est difficile dans le bain. Elle part… et ça revient! Tout de suite! Je me concentre sur ma respiration, sur les vagues. Je crie à ton papa d’appeller tes grands-parents tout de suite, ça urge! Les contractions n’arrêtent jamais. Comme une seule grosse vague qui déferle et se gonfle sans fin, à l’infini, sans jamais retourner à l’océan pour s’évanouir.

Ton papa veut que je sorte du bain, je ne suis pas capable. J’ai toujours des contractions, jamais de répit. Je gémis, je respire, je pense aux vagues, je pense à toi qui s’en vient.

21 décembre, vers 23h40.
Papa se rend compte que tes grands-parents n’arriveront pas à temps. On ne peut pas partir, il y a ton grand frère qui fait dodo dans la chambre d’à côté. Il appelle Marie, mais ça ne répond pas. Il décide d’appeller le 911 pour une ambulance. Le téléphoniste guide ton papa, lui pose des questions, lui fait rassembler des serviettes. Un lacet. Une épingle à couche. Pendant ce temps, je continue à me concentrer sur ma douleur, sur ta venue. Ça va tellement vite! Ça fait mal, c’est tellement intense! Je me sens ouvrir. Je te sens descendre. Tu arrives ma poulette, tu arrives!

Le téléphoniste veut que je sorte du bain. Je suis rendue inconfortable. Mais je ne sais pas comment faire, j’ai tellement mal! Je n’ai pas de répit. Toutes mes forces sont concentrées sur le contrôle de ma douleur, je n’ai plus trop conscience de ce qui se passe autour. Je suis dans ma bulle.

Avec l’aide de papa, je sors du bain. Je me mets à quatre pattes et je me balance un peu. J’essaie de changer de position, mais c’est la seule qui me permet de gérer correctement ma douleur. Je perds une partie de mes eaux. Ça coule entre mes jamabes.

22 décembre, vers minuit.
Les ambulanciers arrivent. Ils veulent que je les suive et que je descende les escaliers. Je dois m’habiller parce que je suis nue. Je ne suis pas capable. Toute ma concentration est fixée sur mes contractions, sur toi qui s’en vient. Je suis dans ma bulle et je me fiche un peu d’eux. L’ambulancier est bête, alors je sors juste assez de ma bulle pour lui répondre du tac au tac. Je lui dis qu’il est bête. Qu’il n’est pas sweet. Que je ne l’aime pas. Ton papa dit qu’il n’était pas si méchant, qu’il a utilisée la seule tactique qui aurait pu fonctionner pour me faire bouger…

Je fini par mettre ma robe de chambre et prendre une paire de bas de laine dans mes mains pour pouvoir mettre mes souliers. Je perds encore du liquide dans le haut de l’escalier. En bas, ton papa a rapatrié mes cartes. Tes grands-parents ne sont toujours pas-là.

22 décembre, vers 12h15.
Les ambulanciers entrent la civière. Je dois partir avec eux. Je me couche et on m’attache. Je donne des directives à ton papa, je lui dis que je l’aime. Je lui demande d’appeller ton autre grand-papa. On quitte. J’ai gardé ma paire de bas dans les mains.

22 décembre, vers 12h20.
L’ambulance part. Les contractions font atrocement mal parce que je suis couchée sur le dos. Et attachée. J’ai de la difficulté à gérer les vagues et je me sens perdre le contrôle. Je gémis de plus en plus. Je fixe mon attention sur ma respiration. Et sur mes bas de laine que je sers comme une bouée dans mes mains. Chaque soubresaut de l’ambulance me déchire le corps de douleur. Je me rends compte que l’ambulance quitte l’autoroute. On arrive bientôt. Tu seras bientôt là ma puce…

22 décembre, vers 12h35.
L’ambulance entre dans le garage. On circule dans l’hôpital. J’essaie d’écarter mes jambes malgré les sangles. Tu pousses…

On arrive à la maternité. Je n’en peux plus et je déboucle les sangles qui retiennent mes jambes pour pouvoir les écarter et pousser un peu. On m’entre dans une chambre. Je dois transférer sur le lit. Je le fais et demeure à quatre pattes. On me demande de me mettre sur le dos pour vérifier ta position et la dilatation. Je ne veux pas. Je suis dans ma bulle. On me le redemande et je me couche. Je suis complète. On me dit de ne pas pousser. Trop tard. Tu veux sortir. Tu pousses tellement fort sur mon vagin. Je pousse un petit coup et zoup! Ta tête sort! C’est le branle-bas dans la chambre. Plusieurs infirmières entrent en coup de vent. Il n’y a pas de médecin.

22 décembre, 12h46.
Je pousse encore un petit coup et tu glisses en entier! Tu es arrivée! On te dépose sur moi. Tu sens le liquide amniotique, le bébé tout neuf. Tu es tellement belle! Je suis heureuse et triste à la fois. Tu es là, dans mes bras. Mais ton papa n’y est pas. Il n’a pas eu le temps de se rendre. Je me sens si seule. Tout en étant si comblée de t’avoir dans mes bras. On me propose de couper ton cordon. Quel drôle de feeling de couper le lien qui nous a unies pendant tous ces mois…

22 décembre, quelques minutes après ta naissance.
Ton papa arrive. Il t’a manquée, tu étais si pressée de sortir! Mais il arrive pour la sortie du placenta. Quelle ironie! Que c’est doux de l’avoir avec nous…

Le Dr S. arrive peu de temps après en lançant un retentissant « si tu voulais pas accoucher avec moi, tu aurais pu le dire avant! »

Tout le monde rit.
Tout le monde veut savoir l’histoire.
TON histoire ma beauté!
Bienvenue Petite Poulette…

22 décembre 2007
7lbs14oz
20po.

3 commentaires

  1. Ouf! Tout un accouchement!
    Félicitations!


  2. wow, quel accouchement! Quelle rapidité!
    Félicitaitons!


  3. en passant: tag! :)



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