Archive for the ‘Grossesse bébé2’ Category

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Mon récit d’accouchement!

janvier 17, 2008

Ainsi Naquit Petite Poulette
ou
-petite histoire d’un accouchement intense et rapide-

 

21 décembre, 21h30.
Je me prépare doucement à aller au lit. Ce ne sera pas pour ce soir. Pas l’ombre d’une contraction à l’horizon. Je commence à me dire doucement que je vais avoir encore ma bedaine à Noël et que tu seras parmi nous seulement au Jour de l’An…

21 décembre, 22h00.
Je dépose mon livre pour me coucher pour la nuit. Ton papa dort déjà. Tiens, une contraction! Bah, sûrement que c’est dû à l’effort…

21 décembre, 22h10.
Une autre contraction. Ah bon, serait-ce encore de la latence? Ou LA fois? On verra bien…

21 décembre, 22h20.
Et bien, une certaine régularité! Les contractions font mal, beaucoup plus que lors de ma latence. Je dois me concentrer à respirer, à penser aux vagues. Tu t’en viens ma toute belle! Je décide quand même d’attendre avant de réveiller papa, ça ne fait pas assez longtemps que j’ai des contractions et je suis quand même juste aux 10 minutes…

Et les contractions se poursuivent aux 8-10 minutes…

21 décembre, 22h50.
Je réveille ton papa et lui dit que ce sera ce soir. Il me demande si on apelle ton grand-papa et ta grand-maman tout de suite. Je lui dis non, je veux prendre un bain avant pour m’assurer que les contractions demeurent. On s’entend que je vais aller dans le bain et que l’on va décider quand les appeler après 10 minutes.

21 décembre, 23h10.
J’embarque dans le bain. Oups! Une contraction qui arrive en force. Ça fait mal. J’essaie de me détendre mais c’est difficile dans le bain. Elle part… et ça revient! Tout de suite! Je me concentre sur ma respiration, sur les vagues. Je crie à ton papa d’appeller tes grands-parents tout de suite, ça urge! Les contractions n’arrêtent jamais. Comme une seule grosse vague qui déferle et se gonfle sans fin, à l’infini, sans jamais retourner à l’océan pour s’évanouir.

Ton papa veut que je sorte du bain, je ne suis pas capable. J’ai toujours des contractions, jamais de répit. Je gémis, je respire, je pense aux vagues, je pense à toi qui s’en vient.

21 décembre, vers 23h40.
Papa se rend compte que tes grands-parents n’arriveront pas à temps. On ne peut pas partir, il y a ton grand frère qui fait dodo dans la chambre d’à côté. Il appelle Marie, mais ça ne répond pas. Il décide d’appeller le 911 pour une ambulance. Le téléphoniste guide ton papa, lui pose des questions, lui fait rassembler des serviettes. Un lacet. Une épingle à couche. Pendant ce temps, je continue à me concentrer sur ma douleur, sur ta venue. Ça va tellement vite! Ça fait mal, c’est tellement intense! Je me sens ouvrir. Je te sens descendre. Tu arrives ma poulette, tu arrives!

Le téléphoniste veut que je sorte du bain. Je suis rendue inconfortable. Mais je ne sais pas comment faire, j’ai tellement mal! Je n’ai pas de répit. Toutes mes forces sont concentrées sur le contrôle de ma douleur, je n’ai plus trop conscience de ce qui se passe autour. Je suis dans ma bulle.

Avec l’aide de papa, je sors du bain. Je me mets à quatre pattes et je me balance un peu. J’essaie de changer de position, mais c’est la seule qui me permet de gérer correctement ma douleur. Je perds une partie de mes eaux. Ça coule entre mes jamabes.

22 décembre, vers minuit.
Les ambulanciers arrivent. Ils veulent que je les suive et que je descende les escaliers. Je dois m’habiller parce que je suis nue. Je ne suis pas capable. Toute ma concentration est fixée sur mes contractions, sur toi qui s’en vient. Je suis dans ma bulle et je me fiche un peu d’eux. L’ambulancier est bête, alors je sors juste assez de ma bulle pour lui répondre du tac au tac. Je lui dis qu’il est bête. Qu’il n’est pas sweet. Que je ne l’aime pas. Ton papa dit qu’il n’était pas si méchant, qu’il a utilisée la seule tactique qui aurait pu fonctionner pour me faire bouger…

Je fini par mettre ma robe de chambre et prendre une paire de bas de laine dans mes mains pour pouvoir mettre mes souliers. Je perds encore du liquide dans le haut de l’escalier. En bas, ton papa a rapatrié mes cartes. Tes grands-parents ne sont toujours pas-là.

22 décembre, vers 12h15.
Les ambulanciers entrent la civière. Je dois partir avec eux. Je me couche et on m’attache. Je donne des directives à ton papa, je lui dis que je l’aime. Je lui demande d’appeller ton autre grand-papa. On quitte. J’ai gardé ma paire de bas dans les mains.

22 décembre, vers 12h20.
L’ambulance part. Les contractions font atrocement mal parce que je suis couchée sur le dos. Et attachée. J’ai de la difficulté à gérer les vagues et je me sens perdre le contrôle. Je gémis de plus en plus. Je fixe mon attention sur ma respiration. Et sur mes bas de laine que je sers comme une bouée dans mes mains. Chaque soubresaut de l’ambulance me déchire le corps de douleur. Je me rends compte que l’ambulance quitte l’autoroute. On arrive bientôt. Tu seras bientôt là ma puce…

22 décembre, vers 12h35.
L’ambulance entre dans le garage. On circule dans l’hôpital. J’essaie d’écarter mes jambes malgré les sangles. Tu pousses…

On arrive à la maternité. Je n’en peux plus et je déboucle les sangles qui retiennent mes jambes pour pouvoir les écarter et pousser un peu. On m’entre dans une chambre. Je dois transférer sur le lit. Je le fais et demeure à quatre pattes. On me demande de me mettre sur le dos pour vérifier ta position et la dilatation. Je ne veux pas. Je suis dans ma bulle. On me le redemande et je me couche. Je suis complète. On me dit de ne pas pousser. Trop tard. Tu veux sortir. Tu pousses tellement fort sur mon vagin. Je pousse un petit coup et zoup! Ta tête sort! C’est le branle-bas dans la chambre. Plusieurs infirmières entrent en coup de vent. Il n’y a pas de médecin.

22 décembre, 12h46.
Je pousse encore un petit coup et tu glisses en entier! Tu es arrivée! On te dépose sur moi. Tu sens le liquide amniotique, le bébé tout neuf. Tu es tellement belle! Je suis heureuse et triste à la fois. Tu es là, dans mes bras. Mais ton papa n’y est pas. Il n’a pas eu le temps de se rendre. Je me sens si seule. Tout en étant si comblée de t’avoir dans mes bras. On me propose de couper ton cordon. Quel drôle de feeling de couper le lien qui nous a unies pendant tous ces mois…

22 décembre, quelques minutes après ta naissance.
Ton papa arrive. Il t’a manquée, tu étais si pressée de sortir! Mais il arrive pour la sortie du placenta. Quelle ironie! Que c’est doux de l’avoir avec nous…

Le Dr S. arrive peu de temps après en lançant un retentissant « si tu voulais pas accoucher avec moi, tu aurais pu le dire avant! »

Tout le monde rit.
Tout le monde veut savoir l’histoire.
TON histoire ma beauté!
Bienvenue Petite Poulette…

22 décembre 2007
7lbs14oz
20po.

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Elle est née!

janvier 12, 2008

Je vous présente ma petite beauté, ma toute belle qui a fait son entrée dans nos vies il y a trois semaines aujourd’hui! Petite Éléonore est donc née le 22 décembre dernier, à 00h46.

En attendant que je mette mon récit en ligne, voici une photo de ma poulette adorée :)

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Non j’ai pas ENCORE accouché!

décembre 19, 2007

Ouf! je me rends compte que ça fait un bout que je ne suis pas venue donner de nouvelles et c’est qu’il s’en est passé des choses depuis!

Tout d’abord, non je n’ai pas eu de césa, alors par conséquent, non je n’ai toujours pas accouché, quoique ça aurait pu être de l’ordre du possible était à moins de 4jrs de ma DPA.

Pour faire une histoire courte, lorsque je me suis présentée le lundi matin à mon rendez-vous pré-op, j’ai demandé une écho parce que j’avais une certitude profonde que ma poulette s’était retournée. J’ai dû pousser fort pour en avoir une, pas mal envers et contre tous les professionnels de l’hosto qui ne me croyaient guère, mais ça aura valu la peine puisque miss était effectivement revenue en céphalique et donc, que j’ai pu m’éviter une césa à moins de 48hres d’avis!

J’ai été en hystérie totale et sur un nuage pendant quelques jours de savoir que je pourrais finalement un accouchement vaginal, mais là, la féérie est passée. La Madame est tannée. Pas d’être enceinte en tant que tel. Non. Ça c’est correct et je vais encore somme toute relativement bien côté physique. Non. La Madame est tannée d’avoir des contractions sans fin depuis jeudi passé et que ça n’aboutisse à rien.

Bon ok, je sais que c’est pas pour rien. Que c’est mon corps qui travaille et se prépare. Que ce travail là n’est pas perdu, que je n’aurai juste pas à le refaire rendu à l’accouchement. Mais savez-vous quoi? Pour l’instant, ça ne me fait pas un pli sur la différence. Parce que je suis fatiguée. Parce que je suis tannée. Parce que je suis écoeurée.

J’aimerais mieux ne pas avoir de contractions avant d’accoucher et avoir un travail de 20hres dans la même journée ou que ça fasse comme pour loulou, pas vraiment de contractions avant le grand jour, mais perte des eaux à 6hres et accouchement à 23h15, que d’endurer des stupides contractions qui fatiguent pendant une semaine de temps et que ça ne prenne que 2hres pour accoucher. Parce que pour l’instant, mon corps suit pu. Pis mon esprit non plus si vous voulez tant le savoir. Tannée de penser que peut-être que ça y est. Tannée d’avoir des contractions régulières qui se rapprochent pendant quelques heures pour ensuite disparaître on ne sait où. Tannée de perdre du bouchon en quantité phénoménale. Bazwell, on croirait que mon vagin a un méga rhume qui ne veut pas partir. Tannée de me sentir toute seule…

Maudine, je veux juste que ça s’arrête. Ou que ça se poursuive, mais pour de bon. Que ça ai une finalité. Pas que ça gosse et gosse et gosse sans fin…

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Le regard des autres

décembre 9, 2007

Avant de commencer, je tiens à m’excuser auprès de mes amies de mon silence. Je trouve trop difficile émotivement parlant de discuter de mon opération accouchement prochain pour vous approcher. C’est beaucoup trop à gérer en peu de temps. Apprendre que la version est un échec. Apprendre que l’on aura une césarienne exactement une semaine plus tard. Surtout quand toutes les fibres de notre corps crient non. Non. Non.

Hier, j’ai été confrontée à ce que je cragnais le plus. Les regards qui tuent. Les regards qui percent lorsqu’ils entendent le mot césarienne. Qui soustendent que tu ne veux pas souffrir. Que bof, tu ne fais pas partie de la « gang ». Que l’arrivée prochaine de ton bébé ne mérite pas d’être discutée. Pas de l’enfant en tant que tel. Mais de l’accouchement. Du « processus ».

Ben sûr, les regards changent quand ils comprennent que le bébé est en siège. Que ce sont les pieds qui se présentent en premier. Que tu le prends difficilement. Que tu t’es renseignée vois si tu ne pouvais pas en changer la finalité. Mais ça ne change pas le fait que ce regard, je l’ai vu au fond de leurs yeux. Que ce jugement, je l’ai senti. Que cette impression d’être une paria demeure.

Puis y’a aussi tous les commentaires que les gens se permettent. Que les bébés nés de césa sont plus beaux. Qu’ils n’ont pas de conehead. Sincèrement, je m’en fous-tu moi de la forme de la tête!?! Mon fils avait le plus spectaculaire des coneheads que je n’ai jamais vu et il était malgré tout, le plus beau. Que j’ai au moins l’avantage de savoir quand ça va se passer. Allo?!? Le suspence est l’une des parties les plus excitantes de la fin de grossesse. Tu ne sais pas le où, quand, comment, mais tu sais que ça s’en vient…

Puis finalement, y’a les personnes qui se permettent de mentionner que certains docs vont accoucher des sièges. Que des SF le font. Que vlà 200 ans, les femmes accouchaient ce type de siège. Que les docs ne savent plus accompagner les femmes qui ont des bébés en siège. Donc que la difficulté provient du fait que je suis suivie par un doc. Tous des commentaires qui soutendent que je me laisse porter par le flot. Que c’est ça être suivie par un doc. Que je suis une ignare. Que je ne me suis pas informée.

Or, ça adonne que la fille, oui, elle s’est renseignée. Mais que ça lui tente pas de se justifier. De se battre contre les préjugés. Parce que pour l’instant, elle en a bien assez à gérer avec ses propres démons.

Malgré le fait que je suis suivie par un doc, oui, je demeure une fille informée. J’ai fait ce choix parce que je me sens en confiance. Parce que cet homme me suit depuis 4 ans. Parce qu’il connaît mon parcours. Parce qu’il me respecte. Parce qu’il sait m’écouter. Parce que je peux discuter avec lui. Et j’ai discuté avec lui vendredi. Des faits. Des statistiques. Des risques. De ce que j’avais lu. De tout.

Et ça donne que si ma fille avait été placée en un siège complété, oui on aurait tenté un accouchement vaginal. Que le siège par les pieds, ben c’est le siège qui comporte le plus de risques. Que c’est la césa automatique. À cause de la procidence du cordon. Que peut-être que vlà 200 ans les femmes accouchaient avec une SG, mais plus maintenant. Parce que les SF affiliées ne peuvent pas plus que les docs suivre une femme qui a un bébé en siège qui se présente par les pieds. Ah oui, peut-être que certains SF hors-réseau le font, mais encore faut-il les trouver! Et en une semaine, comment pourrais-je bien en trouver une et bâtir une assez grande confiance en elle pour tenter d’accoucher vaginalement?!?

Qui le ferait hein? Avec une personne que l’on ne connaît pas. Quand les chances que le cordon passe en premier sont énormes. Quand on sait que si cela se produit, les risques que bébé manque d’oxygène, aie des séquelles et même décède sont là. Quand je sais que présentement ma poulette est en parfaite santé et que JE pourrais faire basculer tout cela en décidant, bien égoïstement, de tenter un accouchement vaginal? Et me retrouver avec une petite fille ayant la paralysie cérébrale? Ou une petite fille morte dans les bras?

J’en suis là. J’ai pesé les pour. Et les contre. Et même si ça ne me fait aucunement plaisir. Même si je ne le prends toujours pas. Que j’ai de la difficulté à gérer tout ça. Et bien césarienne ce sera. Pour le bien-être de ma fille. Pour la santé de ma fille. Pour la vie de ma fille.

À mercredi ma toute belle…

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Coupe-coupe-coupe

décembre 6, 2007

Alors voilà, hier j’avais mon écho pour vérifier la position de ma cocotte. Le tite dit tout ce qu’il y a à dire sur l’issue de cette rencontre…

Je le savais que ma poulette n’était plus tête en bas et comme de fait, j’avais raison. Un beau siège complété, la tête dans le haut à droite, les fesses en bas à gauche, les petites pattes repliées, les petits pieds directs dans le col…

Depuis que mon doc m’avait parlé de version il y a deux semaines, j’avais un feeling. Tsé le genre de feeling que tu ressens au plus profond de toi, le genre de feeling qui ment pas, qui trompe pas, jamais. Je le savais que si j’avais une version, ça ne fonctionnerait pas, que ça finirait en césa…

Et ben, c’est ça qui est ça :(

La gynéco a tenté par trois fois de la tourner et par trois fois, ça a bloqué au même endroit. Dès qu’elle la relâchait, elle se replaçait dans la même position. Et je le sentais que ça bloquait, que quelque chose l’empêchait de tourner…

J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps et même encore, je ne le prends pas. À toutes les fois que j’y pense, que j’en parle, le motton me pogne et les larmes coulent. Je ne peux pas croire que je vais avoir une césa, que je vais passer sous le bistouri pour avoir ma puce, que je ne la sentirai pas passer, pas sortir, comme son grand frère. Me semble que ça va être tellement froid :(

Alors dans une semaine moins un jour, à cette même heure heure, je serai en attente d’entrer dans la salle d’op. Dans moins de 2hres je tiendrai ma poupoune dans mes bras. Je passe sous le couteau mercredi prochain à 8h00. J’en serai à 38sa 3jres. Ils ne veulent pas me laisser commencer mon travail, trop de risques que les pieds s’engagent ou que le cordon glisse avant le reste. Impossible d’avoir un accouchement vaginal avec cette position. La seule chose qui me console un peu c’est que j’aurai ma poulette avec moi à la salle de réveil. Mais c’est bien peu…

Cherchez-moi pas pour les prochains jours, je serai discrète un peu partout, plein de détails à régler, de trucs à organiser, de valises à repenser, en plus du deuil de mon accouchement à faire…

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Lubie de BM…

décembre 2, 2007

Avant l’arrivée de loulou, je m’entendais somme toute assez bien avec ma BM. Bon, pas assez pour faire une virée de zagaminage avec elle ou pour lui faire des confidences, mais tout de même. Puis, ça a changé. Loulou est entré dans nos vies et ma BM est devenue « accaparante ». S’est mise à faire des commentaires sur tout ce qui avait trait à fiston. S’est donc mise à me taper sérieusement sur les nerfs…

Ça s’est tassé tranquillement. Loulou a sût la charmer. Bon, c’est pas parfait, mais c’est mieux que c’était. Surtout si les rencontres sont espacées…

Puis est venue l’annonce de ma nouvelle grossesse. Mais surtout du sexe du bébé. Elle qui a toujours voulu avoir des filles. Et qui n’a eu que des garçons. Trois. M’enfin. On croyait qu’elle s’était « guérie » avec l’arrivée de sa première petite fille. Erreur. Elle s’est mise à faire une fixation sur ma poulette. Ça a commencé à la fête de loulou. Elle s’est mise à parler de ma puce en l’appellant sa « petite noire ». Qu’elle avait hâte de la voir. Qu’elle était convaincue que ma chouchoune aurait les cheveux noirs. Bon. J’ai trouvé ça étrange. Mes parents aussi. Mais c’est resté comme ça.

Puis vendredi, ma BM est venue garder loulou à la maison parce que la garderie était fermée. Au retour du travail, on se met à jaser bedaine. Veut, veut pas, me reste moins de trois semaines avant ma DPA, alors c’et pas mal le sujet de conversation principal ces temps-ci. Puis ma BM de partir sur une dérape. De dire qu’elle est convaincue que la puce va lui ressembler. Qu’elle va être petite, comme elle. Qu’elle va être menue, comme elle. Quelle va avoir les cheveux noirs, comme elle. Qu’elle va avoir les cheveux ondulés, comme elle. Qu’elle va avoir les yeux verts, comme elle. Finalement, qu’elle va être son sosie…

Y’a juste moi qui pense que c’est pas sain son affaire? Que c’est bizarre? Freakant même?!?

Je vous jure, j’arrête pas d’y penser et je feel tout croche. Mon Homme lui, prends ça avec un grain de sel. Il est habitué aux frasques de sa mère. Moi aussi. Habituellement. Mais là…

Peut-être aussi que c’est juste que tous les critères mentionnés sont en fait à l’opposé de ce que moi je suis: grande, avec un surplus de poids, avec les cheveux châtains clairs, droits, et les yeux bruns…

Je ne crois pas qu’elle mentionnait ces critères en tentant de m’effacer du portrait. Ou pour être méchante. Probable que c’est juste une réaction au fait que ses trois petits-enfants actuels tiennent tous plus des caractéristiques de leur maman que de celles de leur papa. Pour preuve, malgré le fait que les cheveux noirs sont habituellement une caractéristique dominante, tous les enfants ont les cheveux blonds… comme leur maman. Drôle tout de même. Et j’avoue que j’ai un malin plaisir à en parler ;)

M’enfin. Malgré le ridicule de la chose et la lubie qui s’en dégage, je me sens comme rayée du portrait. Comme effacée de l’équation par ma BM. Comme une matrice. Comme une usine à bébé qui ne fait que prêter son corps. Mais qui n’aura aucun impact sur l’apparence finale du « produit ». M’enfin, ça doit être les hormones…

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Melting pot

novembre 5, 2007

Bah oui! Encore un vrac de nouvelles! Ça qui arrive quand une grosse Madame réalise en retard qu’il ne lui reste que 7 semaines avant d’accoucher. Et que les rénos ne sont pas terminées. Et que la chambre du bébé n’est pas terminée. Et que les vêtements ne sont pas lavés. Et qu’elle n’a pas fini de travailler. Et qu’elle reçoit douze milliards de personnes dans sa maison sale dans quelques jours…

Un chat qui court après sa queue vous pensez? Nah! Une baleine qui court après son souffle serait plus approprié ;)

Si j’élabore avec plus de détails mon préambule, disons que j’ai atteint le 33sa en fin de semaine. Quoi! Déjà?!? Ben oui! Moins de 7 semaines à faire. Moins de 2 mois. Moins de 48 jours avant de faire la rencontre de ma princesse. Quoi? Mais quelle bonne blague! Une chance qu’on fait du cododo, que j’ai déjà mes couches lavables et que mes seins me suivent partout parce que sinon, je serais en mode panique totale. Quoique…

Y’a aussi le fait que je travaille encore. Je devrais théoriquement arrêter à 36sa. Me reste donc 3 semaines. Malgré le fait que j’adore mon travail et que je vais terriblement m’ennuyer de mes collègues, mon corps lui, commence à trouver ça plus difficile. Faire des 6-7hres debout, à servir des clients, c’est pas évident avec une grosse bedaine. Au travail, ça va toujours bien et je me repose lorsque c’est tranquille, mais le soir, ishhh! La fatigue apparaît. Puis le mal de hanches. Et les pieds qui enflent. Plus que 3 semaines et je pourrai attendre patiemment ma puce et m’atteler aux dernières tâches. Vais-je y arriver?!?

On peut pas tout contrôler hein! Mais on peut se botter le popotin par contre ;)

Donc la semaine passée je me suis attaquée à la peinture de la chambre de la puce. Jeudi le plafond était chose du passé. Vendredi la première couche était donnée. Puis hier, la couche de finition était apposée. Me reste à faire quelques retouches au plafond et le tour sera joué! Me restera les trucs amusants à faire comme de monter la bassinette, faire la déco, laver le petit linge qui attend dans des boîtes empilées dans notre chambre, pour pouvoir ensuite le plier et le déplier à ma guise en ayant des étoiles plein les yeux en imaginant le bébé qui bientôt le remplira…

L’homme lui a profité de la fin de semaine pour enfin monter les murs au sous-sol. Wouhou! Enfin du progrès! Enfin la lumière au bout du tunnel! Enfin un semblant de pièce où l’on devrait être en mesure de pouvoir faire dormir quelques uns de nos invités qui arrivent vendredi. Pourquoi?

Parce que cette fin de semaine, mon loulou adoré célébrera ses 2 ans. Hein! Déjà? Ça fait déjà deux ans que j’ai accouché de mon blondinet? Ce bébé tant attendu? On dirait que c’était hier. Au plus, il y a un an. Mais pas deux!?!

Donc gros rush cette semaine pour préparer la fête. Faire le gâteau. Emballer les cadeaux. Faire les déco. Monter le menu. Faire l’épicerie. Faire le ménage. Préparer l’arrivée de mes invités.

Dormir? Bah! Pas le temps cette semaine, ça ira à l’autre! Oups. Marche pas. La grosse Madame tombe maman mono mardi prochain. Pour toute la semaine. Ah well. Je dormirai quand la puce arrivera. Mouahahaha!

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Des photos!

octobre 30, 2007

Juste parce que ça fait longtemps. Parce que tout le monde me dit que j’ai « rondit » ces dernières semaines. Parce qu’il ne m’en reste plus pour longtemps. Voici deux petits photos de ma minie-bedaine. Oui, oui. Minie si on compare à celle que j’avais enceinte de loulou!

Alors voici ma bedaine « artistique » de 30sa, amoureusement égayée de coloris faits par Monsieur Papa et loulou :)

Et voici ma photo de bedaine de 32sa, prise il y a quelques minutes à peine :)

Je suis rendue ronde hein :P Moins de 8 semaines avant la fin…

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Aurevoir Lucille…

octobre 25, 2007

En premier lieu, merci à vous toutes pour vos mots de réconfort et de sympathie à l’égard du décès soudain de ma tante…

C’est fait. Suite à mon dernier message, nous nous sommes rendus en Abitibi jeudi. Un beau 8hres de route à moins de 24hres d’avis. Puis vendredi ce fût le salon. Et ça a été le choc…

Le choc de voir ma tante couchée dans son cercueil. Le choc de voir à quel point ses poignets étaient minces. Le choc de voir son corps si petit. Le choc de voir ses joues creuses. Le choc de réaliser que plus jamais je ne verrai ma tante, que plus jamais elle ne sera de la partie lors des rencontres de famille…

Il y a eu la peine aussi. La peine de regarder son beau grand italien de mari. Lui qui avait toujours une étincelle de malice et d’amour pour sa belle Lucille dans le fond de son oeil. Elle n’y était plus. N’y avait que son grand regard noir et triste. La peine de voir ses deux beaux grands garçons de 18 et 20 ans désormais sans maman. La peine de voir sa soeur jumelle être forte et s’étourdir dans tous les aspects et détails techniques. La peine de voir ses parents, mes grands-parents, abasourdis, dans l’incompréhension la plus totale de l’absurdité de la vie. La peine de voir ses frères et soeurs pleurer. La peine de voir ma maman, l’aînée, regarder sa petite soeur couchée et sans vie. Elles se ressemblaient tellement…

Il y a eu aussi la douleur. La douleur de toute la famille. La douleur aussi causée par des contractions, probablement dûes aux émotions….

Samedi ce fût les funérailles. La cathédrale pleine à craquer. De famille. De collègues des uns et des autres. D’amis. Tous les bancs étaient pleins. Tout l’amour du monde réuni pour  dire un dernier aurevoir à Lucille. Et ce fût triste. Et touchant. Et pour une fois, le fait d’être dans une église ne me tourmentait pas. Le prêtre a sût cerner la famille. Pas d’homélie sur le fait que « la douleur aide à l`élévation de l’âme ». Une chance. Parce que ce sont que des sornettes. De la bullshit pure et simple. Pas quand on ne veut pas mourir. Pas quand on a seulement 46 ans. Pas quand on décède en moins de six mois d’un cancer du côlon. En moins de 48hres d’un cancer généralisé…

Puis il y a eu une rencontre de famille. Pour se donner de la force. Pour se donner de l’amour. Stupidement, une fois de temps en temps, je cherchais ma tante du regard. Je pense que ça va être long avant que tout ça ne fasse réellement son chemin…

L’histoire de ma petite Éléonore aura aussi été l’histoire de la fin de Lucille. Je suis certaine qu’elles se sont croisées à quelque part. Pour ne pas oublier, pour ne pas que ma tante tombe dans l’oubli, on a décidé d’inclure Lucille dans les prénoms de ma petite poupoune. Elle aura son ange gardien à elle.

Aurevoir Lucille, veille bien sur ma puce…

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Wheel of time… of life… (UP-DATE)

octobre 16, 2007

40 semaines avant de rencontrer la vie… 40 semaines avant de rencontrer la mort…

Je ne me souviens plus si j’en ai déjà parlé ici. Me semble que oui. Ça ne me tente pas de chercher pour trouver. Alors au pire je vais radoter un brin.

Avant même de faire mon test positif pour cette grossesse-ci, je suis allée à Pâques en Abitibi voir ma famille. Pendant le souper, la plus jeune soeur de ma mère racontait qu’elle avait beaucoup de douleur dans les reins depuis un certain temps. Comme ça ne semblait qu’un mauvais tour de reins ou quelque chose du genre, elle était en attente avant de pouvoir rencontrer son doc. Personne n’était inquiet. N’est-ce pas monnaie courante que d’avoir mal au dos?!? De retour chez moi, je fais un test positif et découvre que je suis enceinte de ma deuxième merveille.

Entre temps, les douleurs augmentent chez ma tante qui se rend à l’urgence et est hospitalisée. Les médecins en profitent pour faire des tests. Le diagnostic tombe quelques jours plus tard. Cancer du côlon. Stade 4. Ça ne fait même pas deux semaines que je sais que je suis enceinte. Personne dans ma famille n’est encore au courant…

Les semaines passent. Ma bedaine grossit. La vie fait son chemin dans mon ventre. Les semaines passent. Ma tante poursuit ses traitements intensifs de chimio. La mort fait son chemin dans son ventre. Pendant que je resplendis, ma tante, elle, dépérit. Pendant que ma puce me donne des coups et me donne des signes de vie, le cancer ronge et donne des signes de mort. Alors que ma grossesse est parfaite, les complications s’enchaînent une après l’autre pour ma tante.

Malgré tout, une étincelle d’espoir brillait toujours. Puis il y a eu hier. Hier où mon père m’a annoncé que suite à un scan, les docs ont trouvé des métastases à la grandeur de son corps. Il n’est plus que dans sa bedaine. Il est dans ses poumons. Dans ses ganglions. Dans son cou. Partout. Le cancer a gagné.

Bientôt, les traitements seront suspendus. Ce sera les soins palliatifs. Le traitement de la douleur, point. Ce ne sera plus une bataille pour gagner. Ce sera un abandon pour mourir. Le plus sereinement possible. Mais comment on fait pour mourir à 46 ans? Quand on a deux garçons de même pas 20 ans? Quand on a un mari à nos côtés? Quand la vie est sensée être devant nous?

Pendant que moi je porte la vie, ma tante de 46 ans se meurt. Fort probable qu’elle ne rencontrera jamais ma poulette…

40 semaines avant de rencontrer la vie… 40 semaines avant de rencontrer la mort…

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Tout est fini. Ma tante a décidé qu’elle ne voulait plus souffrir. Elle est morte au petit matin…